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Contes Grivois de Maupassant - Lecture spectacle


Contes de Guy de Maupassant
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dits par Jean-Marc Chotteau

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Création La Virgule

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le 12 et 13 mars 2024

au Salon de Théâtre, Tourcoing [F]
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Production : La Virgule, Centre Transfrontalier de Création Théâtrale
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Conception et interprétation : Jean-Marc Chotteau
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Lumière : Éric Blondeau
Régie : Charly Caure
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Durée du spectacle : 1h00 environ
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CONTACT TOURNÉE :
+33 (0)3 20 27 92 77 / diffusion@lavirgule.com


Documents joints

Photothèque


Après le succès rencontré les saisons dernières avec ses Connexions Maupassant, Jean-Marc Chotteau remet son talent de conteur au service de récits nouveaux et moins connus. En deux soirées exceptionnelles, il fera découvrir une facette inattendue d’un auteur qui exorcisait sa très pessimiste vision du monde dans des contes plus amusants, dont il s’amusait lui-même, quand il se faisait le peintre grivois mais jamais graveleux, de la vie charnelle avec ses joyeusetés et ses petits malheurs…

Non sans humour et distance, Maupassant jongle avec l’interdit, la tentation, le refoulé. On le sent peut-être, en précurseur, à deux doigts de dénoncer l’inégalité foncière des rapports hommes/femmes comme une comédie triste d’où les premiers sortent finalement rarement vainqueurs.

Ainsi qu’autrefois à la veillée, Chotteau nous dira dans un sobre décor les textes choisis en les entrecoupant de quelques musiques et commentaires, mais sans négliger un travail d’incarnation pour rendre vivante toute une galerie de personnages hauts en couleurs…

Par le jeu de la voix, des silences et des regards, l’art de tout conteur dit Chotteau, est de « rendre visible ce qui est lisible ». C’est la promesse qu’il nous fait, à travers des contes comme Mouche, La Serre, Une Inutile beauté et d’autres… de nous emmener, des rives de la Seine aux alcôves des demi-mondaines, des salons parisiens aux bocages normands, en voyage !



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NOTE D’INTENTION DE JEAN-MARC CHOTTEAU

Maupassant : une invitation à l’addiction

"Près d’un siècle et demi avant Netflix, il est un auteur qui provoque la plus inévitable des addictions, mais de celles, heureusement, dont on ferait bien de ne pas se soigner. Comme des milliers de lecteurs à travers le monde, je l’ai vécue à mes dépens - mais pour quel infini plaisir ! -, il y a deux ans, pendant le Covid. Je ne parle pas de ces grands feuilletonistes comme Balzac ou Sue. Non, celui dont je parle écrivait de très courtes histoires avec chacune leur début et leur fin, mais il s’est avéré pour moi difficile d’en sortir dès lors que j’eus plongé dedans. Et il en écrivit plus de 300 !
Maupassant. Maupassant, qu’il faut lire et relire. Certes la simplicité n’est plus forcément à la mode. On ne le met plus au Panthéon de nos grands écrivains. Et sur les plages on voit sortir les pavés plutôt que des histoires de dix pages, - ils peuvent servir d’oreiller ! C’est vrai, quelques-uns de ses contes sont enseignés à l’école, mais il n’est pas impossible que ce succès-là l’ait desservi. Et pourtant c’est peut-être le summum du style et du grand art que de savoir prendre le temps de faire court. « Je n’ai fait cette lettre-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte. » Cette boutade profondément juste, signée Blaise Pascal, je crois que tout auteur devrait la méditer.
D’ailleurs la simplicité de Maupassant n’est qu’apparente, car son œuvre prête à de multiples niveaux de lecture. Il écrivait : « il n’est pas besoin d’un vocabulaire compliqué pour fixer toutes les nuances de la pensée. » Encore fallait-il posséder ce talent de visionnaire : « Voir, tout est là, et voir juste. » confiait-il à son ami Flaubert.
C’est parce que Maupassant voit et donne à voir que son œuvre est quasi cinématographique, et qu’elle inspire une multitude de grands cinéastes. Mais elle est avant tout une œuvre qui se lit à haute voix, qui se raconte, qui se dit.
Je veux donc vous dire Maupassant, comme si je voulais vous emmener au cinéma. Mais pas de décor, ou si peu, un fauteuil sur un tapis, une lampe sur un guéridon, un livre, et vous et moi, comme nous aurions pu l’être, ensemble, à la veillée. Mais c’était une autre époque.
Chaque soir, je vous lirai quelques-uns des 37 contes que j’ai sélectionnés et préparés pour vous, et dont le choix pourra varier d’une représentation à l’autre, en fonction de mon humeur, de la vôtre, du temps qu’il fait, ou de ce qui se passe en France et dans le monde.
Vous allez avec moi vous émouvoir et rire, accompagner le Maupassant des villes et le Maupassant des champs, et assister finalement au spectacle de la nature humaine, observée et peinte sans excès de fards, mais que j’accompagnerai cependant, bien que l’auteur de Bel-Ami détestât la musique, de quelques ponctuations musicales de compositeurs qui lui étaient contemporains. (On dit même qu’un soir à un concert de Massenet, chaque fois que le chanteur soupirait entre deux notes, il jetait un sou !).
Ces contes qu’il nous donne à voir, il nous les livre parfois avec une certaine cruauté, et pour le moins avec une implacable lucidité (et son monde n’a pas les couleurs de bluettes !). Mais s’il ose cette méchanceté, c’est presque toujours avec une tendresse sous-jacente et de la drôlerie, ou tout au moins avec cet humour coloré qu’on qualifie injustement de noir. On oublie que Maupassant déclenche souvent un rire franc et libérateur. À ce juste titre, un des réalisateurs qui ont porté Maupassant à la télévision, Jacques Santamaria, le comparaît à Molière. Je suis d’accord.
Car son rire donne à réfléchir. Les fins de ses contes (leurs « chutes » comme on dit au théâtre) tombent comme des couperets pour un rire ou une larme mais ouvrent un vaste espace qui sollicite la réflexion, le commentaire, et si vous le voulez bien, nous aurons vous et moi, si vous le désirez, ces moments d’échange.
Je vous promets de vous régaler avec ces histoires d’amours et d’amants, de militaires et d’espions, d’orphelins et d’héritiers, de pêcheurs et de chasseurs, de comtesses et de filles de joie, de martiens (oui, oui !), de perroquet qu’on étrangle, de verre pilé dans un gâteau, de fantômes, de diables, de parties de campagnes et de parties coquines…
Tout un monde ! Le monde ! Celui de Maupassant le désespéré, où rien n’est drôle, mais où tout est farce…
…Et où les voyages que nous ferons ensemble seront autant de remèdes contre la mélancolie."

Jean-Marc Chotteau