D’à peu près Shakespeare
Adaptation et mise en scène d’Alexis Michalik
Le jeudi 17 et vendredi 18 mars 2011
au Théâtre municipal Raymond Devos, Tourcoing (F)
Spectacle à l’abonnement
Production : Los Figaros (Paris)
Diffusion : Atelier Théâtre Actuel (Paris)
.
Avec : Fanny Aubin, Louis Caratini, Olivier Dote Doevi, Grégory Juppin, Leilani Lemmet, Alexis Michalik, Régis Vallée
.
Scénographie : Sarah Bazennerye
Lumières : Thomas Rizzotti
.
Durée du spectacle : 1h30 sans entracte
Dans une irrévérence assumée, Alexis Michalik et sa troupe de jeunes comédiens dynamitent cette comédie de Shakespeare quelque peu datée et la transforment en une comédie musicale déjantée, hilarante, jubilatoire. Interprétant avec une joie et une énergie communicatives des chansons, des numéros de danses et de claquettes, ils font renaître une certaine idée du théâtre musical, d’un spectacle qui se réjouit franchement de pouvoir divertir intelligemment et de rire de bon cœur avec son public.
LA MÉGÈRE À PEU PRÈS APPRIVOISÉE
À Padoue, Baptista, un vieil aristocrate fortuné, désespère de marier un jour sa fille aînée, Katharina, dont le caractère bien trempé a déjà refroidi plus d’un prétendant. L’urgence se fait d’autant plus cruellement ressentir que Baptista attend cette noce pour accorder ensuite la main de Bianca, sa cadette, une jeune fille au caractère doux et aimable, à l’un des nombreux soupirants qui la lui demandent. Quand arrive en ville le seigneur Petruchio, un séduisant jeune homme qui, après avoir multiplié les conquêtes, souhaite maintenant se ranger auprès d’une riche et honorable épouse pour rendre hommage à son défunt père, chacun semble devoir y trouver son compte. Tandis que Petruchio emmène sa femme chez lui à Vérone pour tenter de l’amadouer, les prétendants de Bianca redoublent d’intensité dans leur lutte pour conquérir la belle... Quelques mois plus tard Petruchio revient triomphant à Padoue avec à son bras une Katharina désormais parfaitement soumise... Enfin, telle est la conclusion « morale » de la comédie originale de Shakespeare, car, dans la version déjantée et nettement plus actuelle que proposent Alexis Michalik et sa troupe, Petruchio ne parvient-il pas seulement qu’à apprivoiser « à peu près » sa mégère ?
Face à la misogynie devenue simplement grotesque du conte “moral” que propose la pièce - la fable ne se termine par rien d’autre qu’un concours entres hommes sur l’obéissance de leurs épouses respectives - Alexis Michalik n’a eu qu’à profiter du jeu de rôles présent dans le texte de Shakespeare pour faire de son spectacle une bouffonnerie hilarante et jubilatoire. Sans aucune dévotion face à l’illustre dramaturge anglais, et dans une irrévérence potache assumée, il dynamite la pièce pour en faire un spectacle de cabaret, pastiche amusée des comédies musicales off-Broadway. Sa troupe de joyeux drilles se lance ainsi dans une suite de numéros de danses, de claquettes, de chansons et de tableaux qui se moquent autant de la suffisance d’un propos dépassé qu’ils jouissent du principe inépuisable de faire jouer à des acteurs des gens qui eux-mêmes jouent des rôles. Acclamé par la presse à Avignon et à Paris, La Mégère à peu près apprivoisée est une pièce simplement drôle qui se régale de pouvoir user sans fatuité des moyens que permet le théâtre pour rire avec un public.
ALEXIS MICHALIK
Formé au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique à Paris, Alexis Michalik est d’abord comédien. Il joue au théâtre notamment sous la direction de Jean-Charles Rieznikov, d’Irina Brooks ou de Thomas Le Douarec, mais aussi à la télévision pour Gabriel Aghion ou Marc Rivière, et au cinéma par exemple devant la caméra de Diane Kurys. Il met également en scène des pièces que souvent il adapte librement ainsi Une Folle journée de Beaumarchais, Hiver de Zinnie Harris, ou Roméo et Juliette de Shakespeare. Comme on le voit dans La Mégère à peu près apprivoisée, il chante, danse et fait des claquettes.
La presse en parle
Un petit chef-d’œuvre. Beaucoup d’humour. Du grand art.
Direct Soir
Shakespeare doit bien se marrer dans sa tombe en voyant cette troupe revisite sa comédie La mégère apprivoisée(...) Le décalage, l’anachronisme et le music-hall sont de la partie. Ça parle drague, poésie, et travestissement, mais ça joue surtout les cow-boys, les femmes fatales, les Fred Astaire. Vous n’aurez jamais été autant surpris par une pièce de Shakespeare.
20 Minutes
Il faut du toupet pour s’attaquer à cette immortelle comédie de Shakespeare et en tirer un musical quand on dispose en tout et pour tout d’un piano, d’une guitare et des voix des interprètes. Preuve que la foi ne transporte pas seulement les montagnes, mais aussi le public. De joie.
Jacques Nerson, Le Nouvel Observateur
L’ambiance est très kitsch et l’esprit délicieusement potache (...) Les personnages sont traités avec beaucoup de respect, de tendresse. Derrière les blagues et les délires, on découvre même une lecture sensible de l’œuvre. La mise en scène d’Alexis Michalik est fourmillante de trouvailles. Il a le sens du rythme et de la césure. (...) Grâce à cette bande de doux dingues, vous allez faire le plein d’énergie.
Marie-Céline Nivière, Pariscope