D’ Arnold Wesker
Mise en scène de Tatiana Stepantchenko
Les 18, 19, 20 octobre 2005
au Centre Marius Staquet, Mouscron, (B)
Spectacle à l’abonnement
Coréalisation : Compagnie Or Azur, Le Phénix - Scène Nationale de Valenciennes, Le Manège.Mons/Centre Dramatique
.
Avec le soutien du FEDER (Interreg III), du Centre des Arts Scéniques de Charleroi, de La DRAC Nord Pas de Calais, de l’ ADAMI, de la Région Nord Pas de Calais, des Tournées Art et vie, du Commissariat Général aux Relations Internationales de la Communauté Française de Wallonie-Bruxelles, du Centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa, de Hewa-Bora Airways de l’Atelier International d’Art Dramatique de Moscou
La programmation du Centre Transfrontalier s’ouvre à des distributions ... sans frontière. Le spectacle mis en scène par Tatiana Stepantchenko rassemble une étonnante troupe composée de belges, russes, maghrébins, caucasiens, haïtiens, italiens, sibériens, congolais, thaïlandais, français ... pour un chefs-d’œuvre d’Arnold Wesker, figure marquante des auteurs anglais contemporains qu’on appelle les "angry young men".
LA CUISINE
"Si le monde était pour Shakespeare une scène, pour moi, c’est une cuisine", écrit l’auteur britannique Arnold Wesker. En écrivant La Cuisine en 1956, il propose aux spectateurs d’entrer dans un univers rarement représenté sur scène. Toute l’originalité de la pièce est d’exhiber les "dessous" du Tivoli, un restaurant à grand débit, avec ses hauts et ses bas, ses moments de calme et d’affolement, sa routine et ses crises, ses coups de feu, le tout dans une chorégraphie millimétrée par des didascalies aussi précises que prometteuses de grand spectacle. Ainsi Wesker indique pour l’un des personnages qu’il doit : "saler une vingtaine de poulets et les mettre au four. Trancher des carottes et des oignons et les faire bouillir pour la sauce. Saler les faisans et les mettre au four. Hacher les champignons et les faire revenir avec les pommes de terre sautées”.
La metteuse en scène russe Tatiana Stepantchenko, aguerrie à des mises en scène "au couteau", n’a pas hésité à réunir une distribution cosmopolite d’une vingtaine d’acteurs et d’actrices qui sont quasiment des athlètes au vu des prouesses physiques qu’ils réalisent... Dans une scénographie époustouflante, la journée derrière les fourneaux imaginée par Wesker se transforme ici en un ballet expressionniste, parlé, chanté, scandé comme un rituel cathartique pour ces voyageurs venus de partout, ces idéalistes, ces vieux routiers, ces vieux salauds profiteurs et gentils, qui nous ramènent étrangement à nous-mêmes. Car le monde particulier de “cette machine à fabriquer de la bouffe” est un concentré de notre vie à tous, révélateur de la réalité profonde de l’existence où se percutent les désirs, les conflits, les outrages à l’humanité, les rêves et les révoltes.
EXTRAIT
"Je vous paye convenablement. Peter espèce d’idiot, qu’est-ce que tu veux de plus ? Qu’est-ce qu’il y a de plus ? Tu peux me dire ? ... Qu’est-ce qu’il y a de plus ? Qu’est-ce qu’ il y a de plus ?"
Arnold Wesker, La Cuisine
La presse en parle
"Une création rare, et donc précieuse..."
"Au cœur de ce petit monde surexcité, un allemand à la personnalité éclectique (le génial Alain Eloy) a le chic pour s’attirer des ennuis en taquinant ses collègues pour les forcer à réfléchir au sens de la vie. Entre injures et bagarres, on rêve et on philosophe, tandis que les serveuses allument et se font engrosser. Aussi aigre que la soupe, l’ambiance se fait de plus en plus âpre, jusqu’au final où le bouchon explose."
C.Makereel, Le guide.be