L’HABILLEUR

Avec L’Habilleur, Harwood plonge, à travers l’histoire d’une troupe de comédiens au plus profond de l’âme et des comportements humains. En mettant en scène cette pièce Arnaud Delcampe, l’un des piliers du théâtre belge, en fait une apologie de l’engagement artistique : une immersion dans les coulisses du théâtre, sujet qui tient à cœur à La Virgule, et particulièrement cette saison.

L’HABILLEUR

“On m’a dit que ma pièce L’Habilleur traitait de la perte d’un monde, des rapports maître-serviteur, du marginal par rapport à la société, et ainsi de suite. En Russie, on me dit que c’est une pièce contre la guerre. En ce qui me concerne, j’ai écrit une pièce sur un acteur et son serviteur, un point c’est tout." écrivait Ronald Harwood en 1993. Cette grande modestie de l’auteur anglais n’a d’égale que l’excellence de sa carrière : plusieurs fois primé pour ses romans et pièces de théâtre, Ronald Harwood est aussi le scénariste du film Le Pianiste de Roman Polanski, Palme d’Or du Festival de Cannes 2002.

C’est sans doute parce que le dramaturge a lui même fait ses premiers pas au théâtre comme habilleur puis comédien au sein de la Shakespeare Company de Sir Donald Wolfit que sa pièce exprime si bien la grandeur et la misère enfouies au cœur de chaque homme à travers le portrait d’un acteur et de son habilleur…

L’action se passe en janvier 1942 dans une petite ville de province anglaise du nom de Plymouth. La compagnie théâtrale shakespearienne de Sir John s’apprête à donner une représentation du Roi Lear. Mais ce n’est pas chose aisée en ces années de guerre alors que l’Angleterre subit quotidiennement les assauts des troupes allemandes, d’autant plus que Sir John, l’acteur-vedette qui exerce sur sa compagnie une hégémonie complète, se sent affaibli par les interminables voyages, fatigué de se faire fustiger par la critique qui ne lui pardonne aucune facilité... Et ce soir en coulisses, Norman, son habilleur et confident, n’agit pas tout à fait comme d’ordinaire... Une pièce passionnante, à l’humour ciselé sur fond de délire shakespearien, dans laquelle jouer devient un acte de résistance, et un sacrifice...

EXTRAIT

“Jamais, jamais désespérés. Enfin. Peut-être. Parfois. La nuit. Ou pendant les fêtes quand on trouve même pas un rôle dans un spectacle de Noël. Mais jamais à l’intérieur d’un théâtre, ça jamais."
L’habilleur, Ronald Harwood

La presse en parle

“C’est beau, c’est grand, c’est tragique et grotesque, sublime et banal… La mise en scène d’Arnaud Delcampe rend justice aux aspects comiques et poétiques de la pièce, notamment une évocation de la magie théâtrale à l’ancienne qui constitue un époustouflant moment choral au cœur du spectacle.”
P.T, La Libre Belgique

“Une réflexion profonde, lucide et drôle sur le théâtre et la vie”.
Philippe Tirard, La libre culture