D’Érasme
Adaptation, jeu et mise en scène de Jean-Marc Chotteau
Mercredi 03 et vendredi 05 avril 2019
au Centre Marius Staquet, Mouscron [B]
Spectacle hors abonnement
Production : La Virgule
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Assistanat à la mise en scène : Carole Le Sone
Régie : Éric Blondeau
Costumes : Sophie Selosse
Collaboration scénographique : Thomas Ramon
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Durée : 1h25 sans entracte
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Vendredi 05 avril, rencontre avec l’équipe artistique à la fin de la représentation
Voilà un texte que, depuis 20 ans, et chaque année, Jean-Marc Chotteau fait voyager de scènes en scènes à travers la France et l’Europe. À la demande de nombreux spectateurs qui souhaitaient le revoir ou le découvrir, il n’a pas résisté, en cette saison anniversaire, à l’envie de le programmer à nouveau, pour deux représentations exceptionnelles, hors-abonnement.
Au-delà de la performance virtuose du comédien et de la justesse des choix de mise en scène et d’adaptation, le succès du spectacle vient sans nul doute de l’indiscutable modernité et pertinence du très impertinent texte d’Érasme. Éloge impitoyablement critique de nos mœurs, de nos croyances et de nos mensonges, d’autant plus efficace qu’il utilise l’arme du rire.
Bien qu’écrit en latin, en 1509, l’Éloge n’a rien perdu au cours des siècles de sa force comique et corrosive. Et Jean-Marc Chotteau n’a d’ailleurs eu nul besoin, en l’adaptant pour le théâtre, d’inventer quelque rajout que ce soit pour en faire ressortir l’actualité. Car, en s’adressant à des spectateurs imaginaires pour fustiger, sous l’apparence habile d’une glorification, toute la part de folie du monde (celle des amou¬reux, des enfants, des vieillards, des professeurs, des rois, des juges, des militaires, des religieux, des médecins et... des artistes), Érasme nous parle encore, aujourd’hui, d’aujourd’hui.
Lumineuse audace, Chotteau joue Dame Folie en travesti. Mais n’était-ce pas la démarche d’Érasme lui-même, lorsqu’à la fin de son sermon (dont la dangereuse insolence aurait pu le conduire au bûcher comme un Giordano Bruno), il conclut perfidement, comme pour se disculper : « n’oubliez pas que c’est la Folie qui vous parlait et qu’elle vous parlait... en femme ! » ?
Cet Éloge de la Folie devient alors un vibrant hommage au théâtre, vu, dans l’adaptation proposée, comme cette part de comé¬die nécessaire que notre monde doit se donner pour survivre à une désespérante lucidité : « Il n’y a partout, s’exclame Folie, que du travesti, et c’est ainsi que se joue la comédie humaine ».
S’efforçant de rester strictement fidèle - avec quelques coupures - au texte d’Érasme, la mise en scène n’a pris d’autre liberté que celle de la transposition. Sous les traits extravagants de Dame Folie, le personnage joué par Jean-Marc Chotteau est, en fait, celui d’un comédien qui achève, dans sa loge, une ultime répétition du texte d’Érasme avant d’entrer en scène. Il n’y montera qu’après avoir achevé, par le maquillage et l’exubérance de son costume de reine de carnaval, son incarnation de la Folie. Ce sera alors, le rideau une fois ouvert, la quête de l’extase ultime, ce don de soi quasi mystique qui fait ressembler si fort l’artiste, celui qui « s’abandonne au public », au chrétien, ce fou suprême selon Érasme, celui dont l’esprit est « tout entier dans l’Être qu’il aime »...
Jean-Marc Chotteau vous invite à démasquer en sa compagnie la pensée subversive d’un théologien qui eut l’habileté et l’intelligence de se dissimuler sous des jupons de dentelle et de dérision pour nous faire mieux entendre nos quatre vérités. Prudence tout aussi nécessaire aujourd’hui qu’au seizième siècle, quand il s’agit de convaincre, fût-ce dans une feinte déraison, des raisons du doute et de la révolte contre les tristes dogmes et les dangereuses certitudes...
Car L’Éloge de la Folie c’est l’invitation à une vigilante tolérance dans notre monde d’intégrismes en tout genre, dans une parole travestie, pas cachée, pour que tombent les tabous et renaissent les pensées libres.
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La presse en fait… l’éloge :
S’il n’y avait qu’une pièce à voir cette année, ce serait celle-ci.
C.D. Le Courrier Picard
Un bonheur de théâtre et une véritable performance d’acteur. Le tout est une réussite.
S.B. La Voix du Nord
Une mise en scène pleine d’esprit et d’énergie contagieuse, un texte d’une modernité déconcertante...
M.S. Frankfurter Allgemeine Zeitung, Allemagne
Un artiste virtuose.
M.A. Journal de Timisoara, Roumanie
Remarquable "one man show" tient le spectacle à bout de bras, quant au choix du personnage travesti, il semble indiscutablement juste.
Adevarul de Cluj, Roumanie
Érasme c’est fou ! Le mérite de Jean-Marc Chotteau n’est pas mince d’avoir réussi à en théâtraliser la forme !
C.C. Nord-Éclair
Ainsi se joue la comédie humaine quand elle est emmenée tambour battant et la jupe au vent dans le carnaval du monde par un Chotteau métamorphosé en meneuse de revue philosophique.
L.F.C. Sortir
Impossible de rester insensible à ce petit grain de folie que l’on savoure avec bonheur bien après la représentation
C.P. RFM
Un triple exploit : l’adaptation, la mise en scène et l’interprétation.
C.V. L’Olivier
Une folie contagieuse. Un panégyrique de l’irrationnel érigé par un brillant matamore qui esquive les ruades du conformisme.
P.B. La Gazette
Il y a du chef-d’œuvre dans cette interprétation-là !
R.B. Passion Théâtre
Un véritable tour de force scénique.
L.R. Var-Matin
À l’apothéose finale, Érasme aurait salué bien bas.
L’Organe Magazine
Une bouffonnerie au vitriol. À voir absolument.
O.B. Trait d’Union
L’acteur utilise avec brio l’arme qu’est l’ironie… Personne n’est épargné… L’Éloge de la Folie est une véritable leçon de sagesse.
J.D. La Provence