De Frank Wedekind
Mise en Scène de Jasmina Douieb
Du mercredi 05 au vendredi 07 décembre 2012
au Centre Marius Staquet, Mouscron [B]
Spectacle à l’abonnement
Coproduction : Théâtre de l’Éveil (Mons), Théâtre Le Public (Bruxelles)
Avec l’aide du Service Provincial des Arts de la Scène - Hainaut et de la Fédération Wallonie-Bruxelles
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Avec : Réhab Benhsalne, Claire Beugnies, Delphine Bibet, Julien de Broeyer, Agathe Détrieux, Vincent Doms, Béatrix Ferauge , Alexis Jumelont, Agnieska Ladomirska, Nicolas Legrain, Guy Pion, Sherine Seyad
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Adaptation : Jacques Dedecker
Assistanat à la mise en scène : Lara Hubinont
Lumière : Benoît Lavalard
Scénographie et costumes : Aurélie Borremans
Vidéo : Sébastien Fernandez
Construction costumes : Françoise Van Thienen
Construction décor : La Fabrique de Théâtre - SPAS
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Durée du spectacle : 1h50 sans entracte
A la fin du dix-neuvième siècle, dans une Allemagne prussienne dévote et puritaine, un groupe d’adolescents se confronte, comme toute génération à son tour, au tumulte engendré par le passage de l’enfance à l’âge adulte. Leur jeunesse et le moralisme sévère de leur communauté les ont toutefois maintenus ignorants des règles de l’amour et du désir. Livrés à eux-mêmes pour cette découverte du monde et de ses plaisirs, leurs interrogations, leurs doutes, mais aussi leurs fragiles certitudes, ne s’en intensifient que d’avantage. Frank Wedekind sous-titrait son œuvre « une tragédie d’enfants », non tant pour blâmer l’inconséquence des adultes, que pour signifier qu’à cet âge les émois ne sont jamais sans démesure : les réflexions sont existentielles, les joies immenses, les amours éternelles, les chagrins inconsolables et les drames irréparables.
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L’ÉVEIL DU PRINTEMPS
La compagnie belge du Théâtre de l’Éveil s’est formée voilà trente ans à l’occasion d’une production de L’Éveil du printemps. Pour fuir toute nostalgie à l’occasion de cette recréation anniversaire et pour affirmer la vitalité de l’œuvre de Wedekind en ces temps où ressurgissent çà et là des velléités d’ordre moral, Guy Pion en confie la mise en scène à Jasmina Douieb, artiste d’une génération cadette qui portera un regard nouveau et féminin sur la pièce. La liberté sexuelle, l’émancipation des femmes, l’homosexualité, l’avortement ou le suicide demeurent encore souvent des tabous qui s’abattent parfois sur les jeunes gens tels des lames de fond dévastatrices. Si le non-dit et la répression étaient de mise du temps de Wedekind, Jasmina Douieb interroge l’apparent libéralisme actuel. L’omniprésence de la parole et des images, l’injonction à la liberté, ne sont-elles pas, dans leur impudeur, susceptibles, elles-aussi, de formater les désirs des jeunes gens et de les circonscrire ?
Fidèle à Wedekind qui ne revendiquait aucun propos militant, Jasmina Douieb ambitionne de rendre au texte de Wedekind sa dimension de « peinture ensoleillée de la vie » en privilégiant à la dimension tragique ou sociologique du texte, le mystère, la confusion et l’ambiguïté qui habitent fondamentalement l’adolescence. Les personnages évolueront dans un décor tel un terrain vague, terrain de jeux pour enfants grandissants, où filles audacieuses et garçons sensibles se confondront dans le mélange et l’abandon. « Un lieu sans frontières, celui des éclosions érotiques et des pulsions. Tous en scène tout le temps. Tout le monde voit tout et ne voit rien. Les adultes assisteront, en voyeurs aveugles, aux premiers pas de leurs enfants dans le monde des adultes et de la sexualité. Ils seront témoins des rêves qui se perdent ; de cette enfance qui s’échappe et dans laquelle on égare des lambeaux d’illusions. »
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JASMINA DOUIEB
Jasmina Douieb a exploré en tant que comédienne une grande diversité de genres théâtraux : du théâtre réaliste français (Véronique Olmi) à l’expressionnisme d’Ödön von Horvath, de la commedia dell’arte (Goldoni) au théâtre de proximité avec Philippe Vauchel (Comme une scène). Très tôt, elle a eu envie de porter à la scène elle-même ses projets. Elle a ainsi partagé un temps l’aventure de la Compagnie Chéri-Chéri pour qui elle a crée Yvonne, princesse de Bourgogne de Witold Gombrowicz et Une Pucelle pour un gorille de Fernando Arrabal. Elle travaille pour de nombreux théâtres belges à des mises en scènes de textes volontairement éclectiques : Cyrano au Château du Karreveld, Bal-Trap pour La Soupape et le Théâtre de la Place des Martyrs, ou Révolution à La Balsamine. Elle travaille régulièrement avec le Zone Urbaine Théâtre de Bruxelles où elle a mis en scène La Princesse Maleine de Maurice Maeterlinck, ou encore Littoral de Wajdi Mouawad récompensé par le prix Jacques Huysman et le prix de la critique de la meilleure mise en scène. Les spectateurs de La Virgule ont pu découvrir la saison dernière sa très convaincante production du Cercle de craie caucasien de Brecht.