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JOUER COMME NOUS


Conception et mise en scène de Jean-Marc Chotteau

Du 22 juin au 13 juillet 2004
dans le cloître de l’Ancien Monastère des Anges - Maison Folie des Hospices d’Havré

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Par la Compagnie Jean-Marc Chotteau
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En coproduction avec le Centre Culturel Mouscronnois
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Avec le soutien des programmes Interreg II et Interreg lll de l’Union Européenne
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Avec : Sophia Leboutte, Christian Ruché et Bruno Tuchszer... et distribution en cours
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Avec la participation du : CRRAV
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Réalisation vidéo : Pascal Goethals
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Direction musicale : Bruno Membrey
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En partenariat avec Lille 2004, Capitale européenne de la Culture


Elle avait été ouvrière en filature, et pendant deux heures d’affilée, à peine entrecoupées par quelques "gouttes d’jus", elle nous avait raconté quarante ans de son travail. C’est au moment de la quitter qu’elle lança, un peu inquiète : "Et des acteurs, de théâtre, ils vont savoir "jouer comme nous" ? Dans la cour d’un cloître, lieu jadis réservé au silence, Chotteau met en scène la question posée par l’ouvrière dans un spectacle total où comédiens, musiciens, vidéastes, tenteront de rendre hommage à la mémoire par le pouvoir des mots.



JOUER COMME NOUS

La cour d’un cloître. Lieu de silence. En son centre un plancher de théâtre. Enfin ce qu’il en reste. C’est comme un radeau. Un morceau de théâtre a dérivé après le cataclysme et s’est échoué.
Sur ce radeau sans mât, comme une excroissance. Une excroissance avec un trou. Un trou rempli de mots. De bruit et de fureur. C’est le trou du souffleur. Le souffleur est un passeur de mots. II est une bouche qui cherche une oreille. C’est pour cela que sa tête dépasse du trou.

Il y a justement deux cents paires d’oreilles autour de lui. Ce sont des spectateurs. IIs sont assis autour du radeau comme s’ils attendaient l’accostage. Mais le souffleur veut qu’on joue avec ses mots : c’est d’un acteur qu’il veut l’oreille. Il y a bien un homme et une femme sur le radeau, rescapés d’on ne sait quel naufrage. Ils se tiennent couchés, enlacés. Silencieux. Ce sont en effet deux acteurs. Mais ils n’ont plus rien à dire. Depuis longtemps. Et peut-être plus rien à se dire. Ils ont oublié les mots. Tout autour de la cour du cloître, s’ouvrent des fenêtres, et derrière les fenêtres, il y a des gens. lls ont, eux, leurs mots à dire.

Leurs mots parlent du travail, de leur travail. Le textile. Ils parlent donc, texto, du textile. La machine, le bruit, la poussière de coton, l’humidité, la promotion, les copines, la maison, l’usine, le bal du samedi soir ... Ces gens-là n’ont pas fait l’histoire. Ni celle des historiens pas plus que celle des conteurs, des romanciers ou des gens de théâtre. Ou si peu. Ils en ont pourtant des histoires, mais sans début, ni fin, sans queue ni tête. Sans lever, ni coucher de rideau. Ils ont des scènes, mais jamais d’actes. Ce ne sont pas des héros. Ils ont de la mémoire, et c’est tout ce qu’il ne leur restera pas, quand nous aurons tout oublié.

Alors Lydie, ouvrière en filature, s’inquiète et nous apostrophe : "Et des acteurs, de théâtre, ils vont savoir ... ? Ils vont savoir ... ? Jouer comme nous ?"
En réponse au défi une voile se lève : rideau sur le radeau.



La presse en parle

Ce que la presse a dit à propos de La Vie à un fil, joué en prémisses de Texto dans l’ancienne usine Vanoutryve.

« C’est toute une vie liée à l’aventure industrielle à laquelle Jean-Marc Chotteau rend hommage... »
France Culture

“Un voyage dans la mémoire ouvrière... C’est émouvant, ça prend aux tripes... On a l’impression de reconnaître les gens, les visages... »
France 3

“Des tableaux vivants et touchants... Jean-Marc Chotteau réussit là quelque chose d’incroyable »
France Info

“Les mots des témoins ne se veulent pas récupérés... Ils sont réveillés, offerts, restitués.”
Liberté Hebdo

“On y sent la sincérité des propos, des émotions, et la volonté de rendre la parole des témoins toute proche…”
Nord Éclair