Pièce de Carole Fréchette
Du 09 au 20 décembre 2003
au Salon de Théâtre, Tourcoing (F)
Spectacle à l’abonnement
Mise en scène : Stéphane Titelein
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Par la compagnie : Franche Connexion
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Avec : Cyril Brisse et Céline Dupuis
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Décoratrice et plasticienne : Frédérique Bertrand
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Compositeur : Stéphane Zuliani
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Lumières : Nicolas Faucheux
Dans son appartement du 33ème étage, Béatrice attend l’homme qui la délivrera de la solitude. Elle a placardé dans toute la ville une annonce promettant une récompense substantielle à celui qui saura l’intéresser, l’émouvoir et la séduire. Jean, chasseur de primes, se soumet aux trois épreuves par appât du gain. Mais Béatrice hausse les enchères : il s’agit en fait d’inventer l’amour !
Jean et Béatrice, la dernière pièce de Carole Fréchette, un des auteurs canadiens les plus joués en France, est un jubilatoire prétexte à inventions ludiques et dramatiques pour un couple d’acteurs.
JEAN ET BÉATRICE
L’œuvre de Carole Fréchette, dramaturge québécoise, a fait son apparition ces dernières années sur les scènes françaises et ne cesse depuis d’être jouée. Curieusement, les titres de ses pièces -qui lui ont valu le prix de la Francophonie de la Société des Auteurs- comportent souvent un prénom : Les Septs jours de Simon Labrosse, Violette sur la terre, Les quatre jours de Marie, La Peau d’Élisa, Le Collier d’Hélène ... comme si ces dernières n’étaient qu’une variation sur un même thème : la mise en scène de personnalités.
C’est un peu le cas avec Jean et Béatrice, où Carole Fréchette propose à ses personnages de relever un défi : l’un doit intéresser, émouvoir et séduire, l’autre doit être intéressée, émue, et séduite ... N’est-ce pas ce qui se produit entre un acteur et un spectateur, lorsque la représentation est réussie ?
Dans son appartement, Béatrice forme avec Jean comme un couple de comédiens, où chacun doit tour à tour donner à l’autre les preuves de son talent d’acteur ou ses capacités de spectateur averti... Comme s’ils désespéraient d’être adultes, ils se donnent au jeu tels des enfants, ou des écoliers dans une cour de récréation, leur en empruntant le ton et les vices. Car Béatrice ne peut jouer qu’en mentant, et Jean, qui accepte le badinage pour obtenir une récompense, triche.
Comme avec Silence Complice de Daniel Keene, où il mettait en scène le jeu dans l’univers des courses de lévriers, Stéphane Titelein, le metteur en scène de Jean et Béatrice, a été séduit par la dimension ludique de ce divertissement de Carole Fréchette où les personnages se donnent des règles qui sont la nature même du théâtre : "Jean et Béatrice c’est une déclinaison de jeu. Le jeu d’une enfant invitant un camarade à la séduire. Le talent de cet expert en jeu de dupe. La folie de l’actrice qui se prend à son propre jeu, jusqu’au bout, jusqu’à la dette" écrit-il.
Pour sa création au Salon de Théâtre, Stéphane Titelein s’amusera lui aussi, en prenant au pied de la lettre la "soif" qui réunit les deux personnages de la pièce : Béatrice se désaltère (sa gorge est aussi sèche que son cœur), et Jean transpire (il est là parce qu’il sort d’une noyade) ... En faisant du glaçon (qui fond sur scène) I’objet emblématique de leurs désirs respectifs, le metteur en scène laissera libre cours à l’imagination des spectateurs qui auront à résoudre la fable à travers des dialogues où la drôlerie devrait le disputer à la sensualité.
La presse en parle
À propos de Carole Fréchette : "L’une des plus importantes créatrices du théâtre francophone contemporain mais aussi l’une des figures marquantes du théâtre mondial de notre temps. Ses pièces fourmillent de personnages extraordinaires, animés d’une profonde humanité."
Claude Confortès