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Donne in guerra


De Laura Sicignano et Alessandra Vannucci
Mise en scène de Laura Sicignano

Jeudi 21 et vendredi 22 mai 2015
au Centre Marius Staquet, Mouscron [B]

Première française

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Production : Teatro Cargo (Gènes)
Coproduction : La Virgule
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Prix du jury - Les Eurotopiques - Festival Européen de Projets Théâtraux - 2014 : Passions
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Avec : Fiammetta Bellone, Sara Cianfranglia, Arianne Comes, Elena Dragonetti, Irene Serini, Raffaella Tagliablue
Costumes : Laura Benzi
Lumière : Tiziano Scali
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Spectacle joué en italien avec surtitres français
Traduction : Olivier Favier
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Durée du spectacle : 1h30 sans entracte


Présenté par une équipe entièrement féminine menée par Laura Sicignano, Femmes en guerre a été écrit d’après les témoignages recueillis auprès de femmes ayant réellement vécu la Seconde Guerre Mondiale. Leurs souvenirs ne cachent rien des meurtrissures et des compromissions qu’imposait cette époque troublée, mais ils parlent aussi d’engagement sincère, de solidarités, de peines et de joies.
L’équipe génoise de Teatro Cargo a remporté, en mai 2014, le 4ème festival européen de projets théâtraux Les Eurotopiques sur le thème Passions. Le jury a été séduit par la qualité du texte, sa véracité, et par la prestation émouvante, drôle et subtile des comédiennes qui incarnent six femmes plongées dans le tumulte de ce conflit hors norme.



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DONNE IN GUERRA / FEMMES EN GUERRE

Pendant les six années que dura la Seconde Guerre Mondiale, les femmes ont remplacé les hommes mobilisés sur le front. Elles dirigeaient les familles, faisaient tourner les usines, cultivaient les champs, investissant les domaines économiques, culturels et sociaux dont on les avait jusqu’alors tenues éloignées. Elles aussi devaient choisir leur camp en cette période troublée... Milena, jeune campagnarde rêvant à une vie rompant avec la condition domestique de sa mère, choisit le prestige de l’uniforme fasciste et la promesse d’un monde nouveau qui ressusciterait la gloire de la Rome impériale. Maria, ouvrière de gauche, se languit du retour de son bien-aimé et résiste avec ses camarades en militant dans son usine pour faire la « guerre à la guerre »… Six femmes racontent leur parcours, les petits et les grands combats, les joies et les peines d’un quotidien qui écrivait l’Histoire.

Allessandra Vannucci et Laura Sicignano ont conçu Femmes en guerre d’après les témoignages récoltés auprès de leurs grands-mères et de toutes ces femmes qui n’ont longtemps rien dit de la façon dont elles avaient vécu la guerre. Bien vite après la fin des hostilités, les hommes avaient repris leur place. La participation quotidienne des femmes à l’effort de guerre avait alors été effacée au profit d’une réécriture masculine de l’Histoire, avec ses faits d’armes héroïques sur le front et dans les maquis, ses récits poignants de prisonniers de guerre, le destin tragique des morts dans les camps. Seules quelques figures féminines de la Résistance devaient recevoir les honneurs, masquant de leur stature une foule d’anonymes. Laura Sicignano met en scène six actrices qu’elle connaît parfaitement, et leur demande un jeu privilégiant l’émotion et la sincérité, afin de transmettre une parole touchante et vivante, où le rire alterne avec des situations poignantes.



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LAURA SICIGNANO

Laura Sicignano est diplômée en 1991 en Histoire du théâtre à l’Université Catholique de Milan après un mémoire consacré au Nouveau Théâtre des années 80. Elle travaille d’abord en tant que journaliste de théâtre, chargée de production et de relations publiques auprès de plusieurs théâtres et comme assistante à la mise en scène auprès de Alfonso Santagata, Claudio Morganti, Elio de Capitani, Federico Tiezzi Magazzini ou Tonino Conte.
Elle fonde à Gènes, en 1994, la compagnie qu’elle dirige toujours aujourd’hui Teatro Cargo. Elle écrit ses propres textes, adapte et met en scène de nombreuses pièces issues de répertoires extrêmement divers, telles Salomé d’Oscar Wilde, Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne, American Psycho de Bret Easton Ellis, … Avec sa compagnie elle travaille en relation directe avec les populations de Gènes, important port du Nord de l’Italie et ville à l’industrie textile autrefois prospère. Ses créations ont pris récemment une orientation résolument tournée vers le réel, la mémoire et les récits de vie. Elle travaille actuellement à la création d’un spectacle sur le parcours et la condition des migrants.
Laura Sicignano est également fondatrice de SNOQ, un mouvement pour les droits des femmes.



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Extraits de la pièce :

Maria : J’ai pris ma bicyclette et j’ai volé jusqu’à l’usine. Les camarades du Groupe Défense Femmes m’attendent à la grille. « Regardez ! » Sur le papier rose pâle des polycopiés se détache l’inscription « Guerre à la guerre ! » Je les sors par poignées de la poche de mon bleu. Nous grimpons les escaliers de l’atelier et nous les glissons dans les poulies. Puis c’est le début du service. On a influé l’énergie... Magnifique ! Les polycopiés tombent des machines comme une pluie de confettis ! Maintenant c’est à mon tour de parler. Je passe une main dans mes cheveux, comme ça. « Camarades, je dis, nos hommes sont dans les tranchées. Pourtant moi je vous dis : la tranchée est partout ! La tranchée c’est la prison, la tranchée c’est la ville bombardée et la tranchée c’est notre usine ! Boycottons les patrons et le commandement militaire allemand. Refusons-nous à prolonger par notre travail la survie du monstre hitlérien. Guerre à la guerre ! »

Milena : À Rome je me suis laissée entraîner par une foule de gens vers une place bondée. Je me sentais appelée à faire quelque chose. Les sirènes sonnaient, les cloches des églises, des centaines de hauts parleurs et de radios faisaient résonner la terre. Nous étions une masse de jeunes, une masse invincible, saine et vivante, lancée vers le futur. Les statues, les marbres, les colonnes, tout ce blanc m’exaltait, me faisait me sentir au centre de l’Empire. Les hommes me regardaient et tournaient autour de moi en un cercle toujours plus étroit. Ils avaient des uniformes à moitié civils et à moitié militaires avec la veste fasciste, le ceinturon, de grosses bottes, le béret d’étudiant avec des breloques et des bouchons de champagne et ils tendaient le bras en hurlant à chaque fois. “ehia ehia” Je me souviens des minutes d’attente quand on l’a annoncé. Ce n’était plus Mussolini Benito, mais c’était le chef de guerre.