DIKTAT

La vie après la guerre !

Deux demi-frères, issus de pères d’ethnies différentes, ont été séparés sur un sol qui se déchirait du droit des deux communautés. L’un est porté disparu, l’autre, du camp des vainqueurs, est devenu membre du gouvernement.
Vingt-cinq ans plus tard, ils se retrouvent. Une pièce qui pose avec force la question de l’engagement individuel face à un pouvoir totalitaire et nationaliste.

DIKTAT

Dans ce qu’il serait convenu de décrire comme un théâtre "engagé", Enzo Cormann, auteur d’une trentaine de pièces traduites et jouées dans de nombreux pays, utilise des formes théâtrales variées pour mesurer progrès et régressions du monde actuel, afin d’ébaucher modestement l’utopie d’un monde libre. Il se définit lui-même volontiers comme un "artisan du théâtre" : metteur en scène, acteur, conseiller littéraire, professeur, il a été écrivain associé au Théâtre National de Strasbourg, puis au Centre Dramatique de Valence et aux Célestins-Théâtre de Lyon.

Avec Diktat, Enzo Cormann se confronte directement à la politique, en mettant en jeu les clichés hérités de leurs pères par deux demi-frères, Val et Piet, qui pourraient très bien être Français et Allemand dans un passé pas si lointain, ou, plus proche de nous, Croate et Serbe, Hutu et Tutsi, ou encore, plus largement, démocrate et nationaliste...

Val, exilé après une guerre civile meurtrière, présumé mort depuis 25 ans, est de retour au pays ; Piet, le demi-frère, appartenant au camp des vainqueurs, brillant psychiatre, est devenu un politicien modéré bien placé dans un régime niant quelques libertés fondamentales. Le retrait solitaire et aigri de l’un a-t-il plus de sens que I’engagement de l’autre dans un système à la morale douteuse ?

Michel Boy

Sans démagogie, Enzo Cormann cherche à retrouver un sens noble à l’action politique. Michel Boy, lui, comédien pour le théâtre et la télévision, a créé sa Compagnie du Théâtre 7 pour défendre, au moyen de textes d’aujourd’hui, le principe fondamental d’un théâtre citoyen, et c’est tout naturellement qu’il a choisi de monter Diktat. Dans sa mise en scène, sensible et généreuse, il n’hésite pas à mettre en valeur la proximité de l’écriture d’Enzo Cormann avec le cinéma flash-back, projections, connivence avec le public ... Tout cela permet, non sans humour et émotion, de faire entendre les questions terriblement actuelles posées par la pièce, en sauvegardant l’intemporalité nécessaire à la puissance d’une tragédie.

La presse en parle

“Le texte est cruel et magnifique, tendre et effroyable à la fois, d’une poésie rare. Admirablement servi par Michel Boy et Jacques Bourdat. Un face à face superbe, tragique et puissant.“
La Provence

“Enzo Cormann est un auteur qui fait mouche à chaque mot, son écriture est à la fois fluide et ciselée. Elle captive la conscience et appelle à plus de lucidité… On sort de ce moment de théâtre abasourdi par la densité des émotions que ces deux acteurs ont fait naître.”
Vaucluse matin