Pièce de Thomas Bernhard
Mise en scène de Agathe Alexis
Du 30 mars au 15 avril
au Salon de Théâtre, Tourcoing (F)
Spectacle à l’abonnement
Par : La Compagnie Agathe Alexis
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Avec : Agathe Alexis, Emmanuelle Brunschwig, Philippe Hottier
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Traduction : Claude Porcell
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Le texte est publié aux Éditions de l’Arche
Agathe Alexis met en scène une pièce pleine de rage et d’imprécation, mais traversée de bout en bout par un humour décapant. Au-delà de la force de l’œuvre de Thomas Berhnard à l’heure où apparaissent de nouvelles bêtes immondes, La Virgule a été séduite par la qualité exceptionnelle des trois comédiens, extraordinaires dans leur capacité à être justes et bouleversants dans l’interprétation de ce qu’il y a de plus excessif en l’homme.
AVANT LA RETRAITE
Prix littéraires, premières théâtrales retentissantes, incidents et scandales (notamment à la création en 1979 d’Avant la retraite), procės parfois : la biographie de Thomas Bernhard paraît se réduire à l’histoire de son œuvre et aux péripéties spectaculaires provoquées par son acharnement à dénoncer l’enracinement du mal nazi au sein de la société autrichienne.
Avec Avant la retraite, sur le mode de l’implication et de la férocité, il réussit un prodige littéraire : exprimer dans un huis clos étouffant la vérité profonde d’êtres prisonniers d’une idée qui a entraîné des millions d’adeptes : le national-socialisme. S’inspirant de "l’affaire Filbinger" qui déclencha une crise politique majeure en Allemagne à la fin des années 70, Thomas Bernhard transpose ce scandale de la découverte du passé nazi d’un juge honorable. Il imagine une soirée où un ancien officier nazi, Rudolf Höller, reconverti en respectable président de tribunal en Autriche, endosse comme chaque année son plus bel uniforme de SS pour fêter l’anniversaire de Himmler, l’organisateur méthodique des camps d’extermination. Cette trouble plongée dans le passé en compagnie de Véra, la sœur complice et aimante, pourrait être un rituel sans faille s’il n’y avait pas la présence violemment réprobatrice d’une seconde sœur, paraplégique, qui les observe, enfermée dans son silence sacrifié…
Dans une mise en scène d’une précision éclatante, Agathe Alexis nous captive littéralement en fouillant au couteau les recoins les plus nauséabonds de la bonne conscience et de l’hypocrisie d’une société toujours plus travaillée par ses vieux démons.
EXTRAIT
"Le temps vient, dit Rudolf, où il ne sera plus obligé de fêter l’anniversaire d’Himmler caché entre ses quatre murs mais au grand jour en plein jour mon enfant au grand jour devant tout le monde.”
Avant la retraite, Thomas Bernhard
La presse en parle
“Sur la scène se trouve incarnée de façon époustouflante, avec un humour ravageur, la perpétuation du nazisme vibrant appel à l’intelligence, et à la vigilance, dans une langue superbe, à l’humour décapant."
A. S, La Terrasse
“Dans le crescendo vers l’immonde, ce que livrent Agathe Alexis et Philippe Hottier s’avère proprement inouï et l’on se prend à rire d’un rire noir, qui fait en même temps froid dans le dos. Thomas Bernhard est ici servi de la seule façon qui convienne, sans merci, à son image grinçante, grimaçante à des fins d’éthique absolue. Un art poétique sans peur."
J-P. Léonardini, L’Humanité