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LE GARDIEN DE PHARE


De Baptiste Coppens
Mise en scène de Christian Debaere

Du vendredi 04 au samedi 19 décembre 2009
Au Salon de théâtre, Tourcoing, (F)

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Production : Le Collectif Théâtre (Mons)
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Co-réalisation : La Virgule, Centre Transfrontalier de Création Théâtrale Mouscron-Tourcoing
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Avec : Jean-Claude Derudder et Simon Hommé
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Durée du spectacle : 1h20 sans entracte


Photothèque


Les confessions loufoques et surréalistes d’un homme de théâtre planté par erreur en haut d’un phare. Suite à une malencontreuse coquille de la part du théâtre qui produit sa pièce, un acteur se retrouve face à un public dans le personnage d’une vigie veillant sur une mer désertique, alors qu’il est en fait le gardien de la mémoire du théâtre, des secrets de ses coulisses, et des … ses fards. Un dialogue drôle et décalé entre un acteur et son public, un cri d’amour au théâtre qui aime les mots dans une époque qui semblerait lui préférer une frénésie d’images faciles et racoleuses.



LE GARDIEN DE PHARE

Brisant le silence qui est d’ordinaire le lot de sa solitaire mission, un gardien de phare se lance dans un brillant soliloque. Étonnamment, mais confortant en cela l’impression qu’il est bien mal à sa place dans cette vigie plantée au milieu d’une mer désertique, l’homme se met à discourir sur le théâtre et, plus curieusement encore, s’adresse directement au public qui lui fait face. L’orateur donne bien vite l’explication de cette étrange situation : suite à une erreur malencontreuse de l’équipe qui produit son spectacle, le voilà fichu d’un encombrant décor marin, lui qui est en fait sur scène pour délivrer au public les secrets de sa vie d’homme de théâtre. De fards il est bien le gardien, mais de ceux qui griment les acteurs et participent des illusions qui naissent sur les planches. Suivant le cours de ses confessions tour à tour drôles, passionnées ou emportées, mais toujours contées dans une réjouissante fantaisie verbale, l’homme est rejoint sur scène par quelques-uns des curieux personnages qui peuplent les coulisses des théâtres ; ainsi, quand l’acteur perd le fil de son récit, c’est un souffleur aussi muet qu’une carpe qui vient lui porter secours...

Le Gardien de phare est un vibrant cri d’amour à ce théâtre qui aime la langue et les mots, une ode poétique et humoristique à un art fragile et délicat qui, faute de telles attentions, pourrait bien un jour succomber aux assauts répétés des divertissements faciles et tapageurs. Si une pointe de nostalgie parcourt la pièce, c’est pourtant bien un chant d’espoir que livre ce spectacle loufoque écrit dans l’esprit de la grande tradition surréaliste belge. Tout comme un phare prévient les bateaux des écueils qui les précipiteraient par les fonds, ce gardien de fards lutte fièrement contre le temps, résiste aux modes comme Ulysse au chant des sirènes, et affronte la versatilité du public comme les édifices de pierre (dont il tient son titre) défient les bourrasques et les tempêtes. En faisant vivre devant nous cet art de l’éphémère dont il se fait le chantre, en créant en nous les mêmes souvenirs que ceux qui peuplent sa mémoire, l’homme de théâtre empêche l’objet de son amour de sombrer dans l’oubli qui le guette.



BAPTISTE COPPENS, JEAN-PIERRE DERUDDER et CHRISTIAN DEBAERE

La Virgule est heureuse d’accueillir la création du Gardien de phare, première pièce écrite par Baptiste Coppens, jeune auteur de vingt cinq ans qui partage manifestement avec son oncle Bruno (Ma Terre Happy), une même plume cocasse et le goût de la pirouette langagière. Baptiste Coppens a écrit ce texte pour Jean-Claude Derudder en lequel il voyait ce « gardien de phare » déclamant avec humour, ironie, tendresse et passion son amour du théâtre. Comédien et auteur, directeur du Collectif Théâtre, Jean-Claude Derudder s’est illustré dans de nombreuses pièces depuis quarante ans bientôt qu’il sillonne les scènes de Belgique et de France. Il retrouve ici son compère de toujours Christian Debaere, l’animateur-directeur du Centre Culturel Mouscronnois, qui est aussi metteur en scène. Le duo s’est déjà commis à La Virgule, il y a quelques années, pour le plus grand plaisir de ses spectateurs, avec Caussimon en trois mots, hommage musical et théâtral aux textes de Léo Férré et Jean-Roger Caussimon, Dernièrement, les deux amis ont également créé ensemble Il Treno del sole, un spectacle actuellement en tournée.



EXTRAIT
Qu’on me dépêche un souffleur ! Ventrebleu, par ma chandelle verte, j’aime mieux être soufflé comme un pauvre et mauvais épi que troué comme une méchante et sordide passoire. Vas-y ne te gène pas : dis moi quoi dire, tout le monde le sait que j’ai un trou maintenant. C’est pas vrai : un souffleur muet ! La production est vraiment minable. Si on commence à engager des souffleurs muets où va-t-on ? Mais je pose la question, où va-t-on ? Ce siècle vraiment mais où allons-nous ? De par ma chandelle verte, je ne comprends pas. Quoi ? Qu’est -ce qu’il y a ? Si je veux une claque ? Bien sûr que non ! Quoi ? Salut ? Oui, allez, salut ! Quoi encore ? Main. Oh ! Un rébus ! Génial, vas-y !”